L'assassin éthique, David Liss, Trad. Nicolas Thiberville, JC Lattès, Col. Masque, 2012.

Pas toc.

Pour payer son inscription à la prestigieuse université de Columbia, Lem se retrouve à vendre des encyclopédies en porte-à-porte dans un trou paumé de Floride. De préférence aux petits blancs qui n'en ont pas les moyens. Et il est plutôt bon à ça. Ce qui ne l'empêche pas d'être le souffre-douleur de ses gros cons de collègues.

Mais voilà qu'un jour deux de ses pigeons potentiels se font dézinguer (comme des pigeons) juste devant lui. Par un étrange tueur (pardon, un assassin), qui se révèle manier la dialectique post-marxiste avec plus de goût encore que le flingue. Et qui prend Lem sous son aile (pas de pigeon), bien décidé à lui ouvrir les yeux sur l'abominable société capitaliste et sa fabrique du consentement.

Sauf que nos deux zozos se retrouvent emmêles dans une histoire plutôt merdique de règlements de comptes entre trafiquants de speed à la petite semaine, shérif véreux, et magouilles minables (le tout bien mélangé. Mélange instable et explosif, comme une préparation de speed).

Pas vraiment le roi de la baston, Lem, alors c'est avec un sens aigu de la dérision et de l'ironie qu'il arrive à peu près à se sortir des situations pourries où l'a précipité sa « rencontre » avec le mystérieux (et ambigu) tueur (pardon, assassin) idéaliste. Dont il a bien du mal à savoir si cet « ami » en est bien un...

Franchement, ce roman est excellent.

Je me suis marré comme une baleine. David Liss, que je découvre, excelle à manier le comique de situations le plus gras, comme l'humour et l'ironie la plus subtile (un bon paquet des réflexions ou des répliques de Lem sont tout simplement parfaites). Il dépeint des personnages qu'on dirait échappés de Breaking Bad, ou d'un Tarantino, allumés complets pour la plupart, et le regard décalé de Lem sur tout ça est absolument irrésistible.

A lire !

L'assassin éthique - David Liss

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