La route de Gakona - Jean-Paul Jody
La route de Gakona, Jean-Paul Jody, Seuil, 2009.
A divers points du globe, des radio-amateurs sont assassinés par des professionnels, qui prennent bien soin de maquiller leurs méfaits en suicides.
Mais une famille d'irréductibles Gaulois refuse de croire que Pépé s'est donné la mort. Et engagent le détective Kinscoff pour le prouver. Celui-ci, bardé d'une assistante ("stagiaire", c'est dans l'air du temps) jeune, jolie, obstinée et qui garde par-devers elle un (lourd) secret, sent bien qu'il y a anguille sous roche, et les ennuis commencent.
Car là, ils s'attaquent à du gros. En résumé, le complexe scientifico-militaro-industriel étatsunien reprenant à son compte les travaux du savant fou Tesla sur les ondes magnétiques envisage le moyen de... manipuler le climat (du gros, vous dis-je !) voire (pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? ) déclancher à distance séismes et tsunamis... Bien sûr, les services secrets du monde entier vont se lancer aux trousses de nos enquêteurs nationaux, mais ceux-ci, qui sont bien malins, vont passer leur temps à leur échapper, de la Norvège au Canada et jusqu'aux confins de l'Alaska.
J'avoue être resté parfois perplexe à la lecture de ce bouquin qui joue allègrement de la Théorie du Complot (Meyssan, à côte, c'est T'choupi et Doudou à la ferme) : le réchauffement climatique ? Une manipulation. Un raz-de-marée en Birmanie ? Un bon moyen d'envoyer de faux humanitaires (et vrais espions, bien sûr). Le tremblement de terre au Sichuan ? Je vous laisse deviner...
Voilà, on est dans la vague Dan Brown, Maxime Chattam, et de plein de ces thrillers américains produits comme en série, et dont on fait beaucoup de films ; bref, l'histoire de "l'individu presque lambda face au Système (occulte)", qui n'est habituellement pas franchement ma tasse de thé.
N'empêche que je me suis laissé prendre par construction du récit (certes classique, mais efficace), de la tension permanente, du rythme haletant, et des personnages finalement plutôt attachants, qui font "se tourner les pages toutes seules".
A recommander, aux amateurs du genre.