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Du noir mais pas que
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27 septembre 2008

Birmane - Christophe Ono-dit-Biot

Birmane_Ono_dit_BiotBirmane, Christophe Ono-dit-Biot, Plon, 2007

Ailleurs, ce cher ailleurs

César est Secrétaire de rédaction dans un magazine, un "tâcheron de la réécriture"... Ils sont loin ses rêves de jeunesse où il s'imaginait grand reporter sillonnant le globe et vivant intensément.
Jusqu'au jour où un voyage en Thaïlande avec sa petite amie du moment tourne en eau de boudin. Et où il décide de se rendre, seul, en Birmanie voisine pour y interviewer le légendaire Khun Sa, seigneur de la "mort blanche" dans le mythique Triangle d'or...

Christophe Ono-dit-Biot  est manifestement captivé par ce pays captivant à bien des égards. Exotisme oriental préservé de l'industrie touristique, dictature féroce et minorités en résistance sourde et tenace, vertige du danger (on ne rigole pas avec ceux qui mettent leur nez où il ne faut pas...), filles sublimes, tous les ingrédients du "vivre fort" y sont réunis. Et si en plus la gloire journalistique est au bout du voyage...

Ce récit est réussi quand il nous fait partager cette fascination, sans aucun doute sincère, mais devient parfois irritant, tant le narrateur (qui raconte à la première personne...) apparaît comme un double fantasmé de son créateur : sitôt débarqué de l'avion il échappe à un attentat, séduit une belle humanitaire, fréquente les bas-fonds et la jet-set dans le même élan, découvre des merveilles de coins cachés, et repart de plus belle pour de nouvelles aventures. James Bond, à côté, c'est les croisières Paquet... Et puis il y a ce côté assez insupportable de l'Occidental hors d'Occident pour qui les touristes, les blaireaux qui ne comprennent rien c'est toujours les autres, étant entendu qu'on est soi-même très averti, et forcément au-dessus du panier.  Le genre de récit de voyage qui me fait immanquablement préférer ceux de Houellebecq  dans Plateforme. C'est cynique, c'est dégueulasse, mais au moins ça ne (se) bourre pas le mou.

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