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Du noir mais pas que
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28 mars 2008

Italie 70' - Erri de Luca

de_luca_italie_70_sItalie 70' - Récits du mouvement autonome, Erri de Luca

Si Erri de Luca est aujourd'hui un écrivain reconnu, respecté et respectable, il fut durant le "long mai 68" italien ("qui dura 10 ans") un dirigeant du mouvement radical Lotta Continua.

D'après ce que j'ai pu glaner çà et là comme informations sur le personnage, il n'a pas, contrairement à nombre de nos "soixante-huitards" fait profession de chier sur ses engagements de jeunesse pour mieux courir laper la soupe aux euros du media-business ou du business tout court. Ni réduit tout ça à une bonne grosse déconnade salutaire et féconde d'idées neuves pour dépoussiérer le capitalisme à papa.

C'est en soi appréciable.

Mais les récits qu'il nous livre (gratuitement et téléchargeables ici) ne sont pas que des témoignages. C'est surtout de la littérature. Et franchement, ça fait du bien. A fréquenter comme ça le monde du polar, on croise quelques grands, quelques génies, même, mais force est de reconnaitre que pour un Montalbán, un Manchette, un Taibo II ou un James Ellroy, combien de médiocres, de laborieux, de pompeux, d'indigents et d'indigestes...

Ce petit fascicule se compose de divers textes, des récits, des écrits politiques, qui ressuscitent l'esprit et l'espoir de ces années "de plomb", qui furent aussi "de feu" : "Le degré de fièvre de cette Italie n'était pas donné par les surexcités, mais par le pouls des doux, des pacifiques qui collaboraient aux révoltes. Quand ce sont les pensionnaires qui vont à l'aventure, un pays est proche de l'incandescence" (in La jupe bleue).

En ces temps où les commémorations ventrues du joli mois d'il y a 40 ans veulent nous persuader de notre impuissance à changer le monde aujourd'hui, Erri de Luca prophétise au contraire que "tôt ou tard, les générations reviennent"...

(extrait)

"Les premières fois, tu fais l’expérience du vent que font les corps en course. Tu vois la fuite qui t’arrive dessus, les tiens se sauvent, tu restes sur un bord pour ne pas les avoir sur toi. Ils courent en silence, pas de cris, le souffle sert tout entier pour les jambes. Tu regardes leur course. C’est du vent de face, des corps de garçons et de filles giclent plus loin, personne ne fait attention à toi. Puis quelqu’un dira oui, je l’ai vu, il était immobile dans un coin, appuyé au mur (...)" (In Vent de face)

A lire de toute urgence !

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